« La mise en commun d’expertises disciplinaires et pédagogiques diverses donne [...] un sens au travail départemental. Comme membres d’un département, à titre de professionnels de l’enseignement, nous croyons toutes et tous aux valeurs que sont la liberté « académique » et l’autonomie professionnelle. Est-ce à dire que les membres d’un département peuvent pour autant agir en classe à leur guise et dans la liberté la plus complète ? Est-ce là le sens que nous voulons donner à ces valeurs ?
« Certainement pas. Notre liberté « académique » comporte des balises et le département est responsable en bonne partie de l’élaboration de ces dernières. C’est donc à l’intérieur du département, dans le cadre de modalités choisies par ce dernier (comités de matière, réunions départementales, etc.) qu’une enseignante ou un enseignant peut discuter de ses idées, échanger avec ses collègues et participer directement au processus décisionnel menant à un certain encadrement de l’exercice pédagogique.
« Toutefois, le département est un collectif de travail dont les responsabilités vont bien au-delà d’une mise en commun des activités pédagogiques. Cette “cellule” interagit avec plusieurs autres composantes de la réalité collégiale. Lorsque l’apport d’une discipline est discuté dans un programme ou lorsqu’un changement est considéré dans un autre, le département doit interagir avec les comités de programme ou avec la table de concertation de la formation générale, faire des représentations à la commission des études ou discuter avec le collège. Le département est aussi appelé à interagir régulièrement avec des membres du personnel de soutien, par exemple pour les enseignements en laboratoire, ou avec des professionnels, entre autres choses dans le cadre des révisions de programme. En tenant compte des moyens mis à sa disposition, le département est en relation avec des entreprises ou avec la population, par exemple en produisant certaines analyses statistiques, en intervenant en milieu forestier ou animal, en offrant des expositions d’œuvres artistiques d’étudiantes et d’étudiants, etc. Lorsque des problèmes de relations de travail, pour lesquels le syndicat doit intervenir, surviennent ou lorsque des questions plus larges de conditions de travail sont mises en avant, notamment en temps de négociation, le département peut aussi être amené à se mettre en rapport étroit avec le syndicat. » (FNEEQ, 2011)
Considérant ce qui précède, il est possible de concevoir une autonomie professionnelle qui s’appuie tour à tour 1) sur la mission et les politiques du Cégep ; 2) sur les finalités poursuivies par le programme ; 3) sur les décisions et orientations du département ; 4) et finalement sur l’expertise de l’enseignant.
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