FNEEQ : Le département est constitué de toutes et de tous les enseignants de l’enseignement régulier de la discipline ou des disciplines et ces membres participent à l’assemblée départementale. Il est le lieu privilégié de l’exercice de l’autonomie professionnelle. D’abord parce que la formation disciplinaire constitue un ensemble de repères, une forme de « culture commune » qui unit naturellement les spécialistes d’une même discipline et de disciplines connexes et qui fait du département le lieu d’appartenance le plus immédiat dans un établissement d’enseignement supérieur. La mise en commun d’expertises disciplinaires et pédagogiques diverses donne un sens au travail départemental. Comme membres d’un département, à titre de professionnels de l’enseignement, nous croyons toutes et tous aux valeurs que sont la liberté « académique » et l’autonomie professionnelle. Par contre, notre liberté « académique » comporte des balises et le département est responsable en bonne partie de l’élaboration de ces dernières. C’est donc à l’intérieur du département, dans le cadre de modalités choisies par ce dernier (comités de matière, réunions départementales, etc.) qu’une enseignante ou un enseignant peut discuter de ses idées, échanger avec ses collègues et participer directement au processus décisionnel menant à un certain encadrement de l’exercice pédagogique.
Toutefois, le département est un collectif de travail dont les responsabilités vont bien au- delà d’une mise en commun des activités pédagogiques. Cette « cellule » interagit avec plusieurs autres composantes de la réalité collégiale. Lorsque l’apport d’une discipline est discuté dans un programme ou lorsqu’un changement est considéré dans un autre, le département doit interagir avec les comités de programme ou avec la table de concertation de la formation générale, faire des représentations à la commission des études ou discuter avec le collège. Le département est aussi appelé à interagir régulièrement avec des membres du personnel de soutien, par exemple pour les enseignements en laboratoire, ou avec des professionnels, entre autres choses dans le cadre des révisions de programme. En tenant compte des moyens mis à sa disposition, le département est en relation avec des entreprises ou avec la population, par exemple en produisant certaines analyses statistiques, en intervenant en milieu forestier ou animal, en offrant des expositions d’œuvres artistiques d’étudiantes et d’étudiants, etc. Lorsque des problèmes de relations de travail pour lesquels le syndicat doit intervenir surviennent ou lorsque des questions plus larges de conditions de travail sont mises en avant, notamment en temps de négociation, le département peut aussi être amené à se mettre en rapport étroit avec le syndicat.
C’est pourquoi il est important que chaque département assoie son autonomie sur des règles de fonctionnement internes convenues en assemblée départementale et consignées dans un document écrit périodiquement révisé afin de consacrer l’autonomie de l’assemblée et de favoriser la participation de tous les membres. Pour un cégep comme pour le réseau collégial dans son ensemble, la force de fonctionnement de tous les départements constitue un levier très important d’affirmation et de valorisation du rôle des enseignantes et des enseignants. Les demandes d’amélioration de la tâche enseignante, entre autres choses lors de la négociation de la convention collective, trouvent un soutien, voire entraînent une mobilisation importante, lorsque la vie départementale est riche et intéressante et qu’elle repose sur la participation active de tous les membres.